La méditation de pleine conscience ou Mindfulness
Une définition :
Selon Jon Kabat-Zinn, historiquement, " La pleine conscience est une ancienne pratique bouddhiste " […], mais aujourd’hui, telle que pratiquée en psychothérapie, elle n’a plus de relation directe avec cet enseignement, Il s’agit plutôt d’en utiliser les concepts pour " apprécier la plénitude de chaque moment que nous vivons et surtout, d’être en contact avec notre être dans sa plénitude “.
La méditation de pleine conscience, en psychothérapie, n’est donc pas rattachée à un concept philosophique ou religieux et " n’essaie pas de propager un système de pensée ou une idéologie “. La méditation est avant tout une pratique, permettant d’être à l’écoute de soi (ses pensées, émotions, sensations…), dans le moment présent, à la croisée de l’” ici et maintenant “.
Plus concrètement, Bishop en 2004, définit la pleine conscience comme " un processus de régulation de l’attention afin d’amener une qualité de conscience non élaborative à l’expérience présente et une qualité de relation à l’expérience avec une orientation de curiosité, d’ouverture à l’expérience et d’acceptation sans jugement. "
Il est d’ailleurs intéressant de noter que le terme " méditation " vient du latin " meditari " : s’exercer, réfléchir ; et de la racine indo-européenne " med " : soigner.
Différents types de programmes psychothérapiques employant la méditation de pleine conscience ont vu le jour depuis les années 80 :
- La thérapie MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction) développée par Kabat-Zinn en 1990, pour l’accompagnement de la gestion du stress et de la douleur chronique ;
- La thérapie MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy) développée par Segal, Williams et Teasdale en 2002, plus orientée sur une approche TCC et pour l’accompagnement de la dépression ;
- La thérapie ACT (Acceptance and Commitment Therapy) développée en 2005, qui encourage les patients à accepter les sensations désagréables et à rester engagés dans des conduites conformes à leurs valeurs ;
- La thérapie DBT (Dialectical Based Therapy) par Linehan en 1993, utilisée dans l’accompagnement des personnes présentant un trouble de la personnalité borderline.
Quels sont les effets ?
Depuis les années 70, de nombreuses recherches tentent d’évaluer les effets de la pleine conscience sur un plan physiologique, notamment en mesurant l’activité cérébrale (électroencéphalogramme), la réponse électrodermale ou encore la modification du rythme cardiaque, ce qui avait conduit Wallace et al. à définir la méditation comme « un état physiologique, hypométabolique éveillé ». Il faut attendre la fin des années 80 pour que les processus cognitifs sous-jacents de la méditation soient mis en évidence et qu’elle soit reconnue comme une pratique ayant des effets plus globaux : à la fois sur le plan physiologique et psychologique.
Les effets reconnus par la pratique de la méditation sont :
- Baisse de la détresse émotionnelle et augmentation du sentiment de contrôle
- Diminution des troubles anxieux, gestion du stress
- Diminution des troubles dépressifs
- Amélioration de la réponse immunitaire
- Diminution des troubles dermatologiques (comme le psoriasis)
- Gestion de la douleur chronique
- Amélioration de la qualité de vie
Quelles sont les contre-indications ?
- Les pathologies psychiatriques non stabilisées (psychoses, troubles bipolaires)
- Les dépressions sévères ou aiguës
- Les troubles anxieux sévères ou aigüs
Références :
André, C. (2018). Méditation, médecine et neurosciences. Études, 49-60. https://doi.org/10.3917/etu.4255.0049
Berghmans, C. et Tarquinio, C. (2009) Comprendre et pratiquer les nouvelles psychothérapies. InterEditions.
Harris, R. (2013). Le piège du bonheur. Les éditions de l’Homme.
Kabat-Zinn,J.(2013). Où tu vas, tu es : apprendre à méditer pour se libérer du stress et des tensions profondes. J’ai lu.
https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-meditation-agit-directement-sur-notre-stress